vendredi 8 février 2008

Apachetas des cols andins

Apacheta

Pour ceux qui se rendront de la ville d'Arequipa vers Chivay puis la croix du Condor. Le véhicule emprunté fera peut-être une halte au point le plus haut. La vous verrez une multitudes de petits tas de pierres amoncelées en équilibre instable.

Ce sont les chauffeurs et voyageurs qui au fil des ans les ont constitué selon une tradition ancestrale andine qui veut que l'on remercie les Apus (esprits) et/ou les dieux "des forces et protections prodiguées qui permirent d'atteindre un point élevé et que l'on prie d'étendre jusqu'à la destination prévue et plus".
C'est donc un élément que l'on peut rencontrer fréquement sur les sentes andines surtout aus sommets de côtes de ankuna ou chemins montagneux.

mardi 22 janvier 2008

Sur les traces de Païtiti l'Eldorado au Pérou




En janvier 2008 Guillermo Torres Alcalde (Maire)de la commune de Kimbiri du departement de Cusco annonçait la découverte, le 29 décembre 2007, de murs de pierre, d'une importante cité enfouie depuis longtemps sous une végétation dense. Cette ville serait si importante selon lui qu'il pourrait être question d'une partie de la légendaire Païtiti, l'Eldorado cherché pendant des siècles par de nombreux conquistadors, explorateurs, archéologues et aventuriers.

L'information est diffusée notamment par "Andina" Agence de presse péruvienne: Les vestiges trouvés se situeraient dans la Vallée creusée par les fleuves Apurimac et Ene, non loin du lieu de vie de la communauté paysanne "Union Vista Alegre" de "Lobo Tahuantinsuyo". Cette partie retrouvée couvrirait une superficie de 40 hectares et porterait le nom de "Manco Pata", "Manco" du nom du premier Inca de la dynastie préhispanique et du premier "intronisé" et manipulé par les Espagnols des Pizarro avant que ce dernier ne se rebelle.

Mais, pourrait-il réellement être question du mythique Eldorado de Païtiti ?
En fait "El Dorado" était un homme, important qui était lors d'une cérémonie particulière recouvert de poussière d'or et devenait alors "Le Doré" "El Dorado"!
Ce "luxe" laissait entendre que la population dont question et le lieu où elle vivait ou procédait à ces cérémonies, devait être riche en or pour pouvoir se permettre ce genre de particularités.

Tandis que Païtiti situerait pour nombre de chercheurs: un lieu.

Après les découvertes des possessions en or et argent de l'Asie du Vénitien Marco Polo (né le 15 septembre 1254> décédé le 8 janvier 1324, et fit son premier voyage avec son père Niccolo et son oncle Matteo en 1271), les rêves que ses écrits dans son "Livre des Merveilles" suscitent par l'obligation d'imaginer des civilisations et cultures à la fois immensément riches, raffinées, aux connaissances surprenantes, mais pouvant aussi être aussi cruelles que les populations et ordres européens, les possibilités commerciales impresionnantes, tout semble avoir été dit ou presque.

Deux siècles plus tard, en 1492, un Génois Cristobal Colombo(christophe Colomb), découvre une route maritime vers l'ouest qui pense-t-il le fait également arriver en asie et plus précisément aux Indes par ... l'Est de celle-ci.
Il trouve relativement peu d'or, mais augure qu'il doit y en avoir de grandes quantités à trouver puisque l'Asie en serait riche. sa découverte est révolutionnaire!

C'est d'abord Hernan Cortez lorsqu'il découvre la somptueuse ville de Tenochtitlan dirigée par le monarque Moctezuma qui confirmera l'existence de trésors considérables, de civilisations et cultures aussi riches, raffinées aux édifices étonnants, réalisant une gestion remarquable de l'eau, populations généreuses mais parfois aussi cruelles que les européennes sur ce qui est en réalité un autre continent que l'Asie.

En 1527/28 Francisco Pizarro et ses hommes ont un premier contact avec un autre empire prometteur.
En 1531, il débute sa conquête armée, en 1533 il se fait payer, pour Atahualpa, le jeune Inca qu'il a piégé, une rançon extraordinaire d'une salle remplie d'or et deux d'argent. La rançon arrive, mais Atahualpa n'est pas libèré, au contraire il est froidement exécuté après une parodie de jugement.

De l'or, il y en a beaucoup dans l'Empire du Tahuantinusyu surtout entre sa capitale Cusco et le Nord.
Cusco en possède énormément que l'on retrouve en plaques accrochées aux murs, en idoles dans les niches aveugles, en bijoux, en vaisselles aussi, en représentation de la vie humaine, animale et végétale dans différents palais et plus particulièrement dans les jardins du K'oricancha.

Mais, après avoir pillé les trésors qui étaient visibles ou facilement accessibles, à Pachacamac, Vilcashuaman, Cusco, avoir obtenu (ou non) sous la tortures, le menaces, les sévices, les assassinatsm l'or, l'argent, des revers de gestion et des dépenses exagérées font que les besoins se font toujours sentir. On veut encore plus d'or, plus d'argent et de richesses diverses.

En 1987, la côte Nord, après avoir appréhendé des pilleurs de tombes qui tentaient d'écouler des pièces d'or sous le manteau, révélait par l'intermédiaire de l'archéologue péruvien Walter Alva, la plus importante découverte funéraire archéologique (après celle du tombeau du jeune pharaon Toutankhamon)le complexe funéraire des Seigneurs de Sipan!

Dans la foulée, non loin de là, à Fereñafe, c'est l'archéologue Izumi Shimada qui mis au jour les somptueuses tombes des Seigneurs de Sican.

Les recherches des trésors et des cités perdues n'ont jamais vraiment cessé. Qu'elle soient l'oeuvre de pilleurs de tombes (responsables de la profanations de centaines de milliers de tombes et sites. Rien que dans la zone de batan Grande il y a plus de cent mille trous qui leurs sont attribués), ou d'aventuriers plus ou moins "en ordre d'autorisations ou pas" et d'archéologues.

On a cherché:
en Colombie qui avait aussi son lots de trésors comme en témoigne son musée de l'Or.
en Equateur
au Paraguay
au Brésil
en Bolivie
au Chili
en Argentine,
Mais, le constat désormais est que pratiquement toutes les pistes convergent vers le Pérou, les nouvelles comme les anciennes.

Les explorateurs et chercheurs modernes comme notre ami Greg Deyermenjian (membre de "The Explorers Club" de New York, de l'association Culturelle "Exploraciones Antisuyu" à Cusco, et du comité "Inkanato Yachaynin" d'Inka Llacta à Cusco-Ancahuasi et propriétaire du site www.paititi.com/search-for-paititi.html) qui a réalisé plus de 17 expéditions de recherches de cité perdue comme Païtiti, et est considéré comme expert par divers collègues, chercheurs et par diverses importantes chaines de télévision comme History Channel, continuent d'investiguer. Selon lui Païtiti se trouverait au Sud Est de Cusco et non à l'Ouest.

Mais, il ne se base pas uniquement sur des intuitions de chercheurs. Il se base aussi sur des documents de chroniqueurs tel Francisco de Montesinos.
Au sujet de la signification du mot Païtiti il nous écrit: "A mi concepto, parece mas probable un origen Guarani' (Pai = padre) y Quechua/Andina (titi = gato de montana), o algo relacionado" ce qui se traduit en gros par : "Selon ma conception, j etrouve plus probable une origine Guarani (Pai = Père) et Quechua/andin (titi = chat de montagne) ou quelque chose de relationné.

Des personnes parlant quechua (anciennement Runa Simi)pensent que le mot pourrait venir du quechua "Paikikin", "semblable à ...". De là l'idée de ce que cela signifierait que cette cité serait "semblable à...", "soeur...jumelle de..." fait du chemin dans certains esprits et certains écrits.

Pour ma part lors d'une navigation au travers du "Pongo de Mainique" sur le fleuve Alto Urubamba, ayant rencontré Juan Mauti membre d'une communauté Matsiguenga ou "Machiguenga" et parlant leur idiome, je lui ai demandé s'i Païtiti signifiait quelque chose en sa langue. Quelques peu embarrassé il répondit cela signifie "Le lieu où nous nous ...reproduisons".

Le Pérou est indéniablement un incroyable réservoir à surprises, les découvertes s'y succèdent dernièrement à grand rythme: Caral, découverte en 1905 et redécouverte par les investigations menées à partir de 1994 grâce aux travaux et datations de l'archéologue péruvienne Ruth Shady Solis, la découverte en 2001 de "Las Chicras" par l'archélogue Walter Tosso. La mise à jour de Cahuachi, développée par l'archéologue italien Giuseppe Orefici, et d'autres.

Les Cités sont plus extraordinaires les unes que les autres. Ce qui place "Païtiti" et sa légende en un niveau particulier. Car si elle existe, elle doit être extraordinaire aussi à un ou plusieurs égards.

Car, d'aucun y font référence comme la cité importante (par la taille et la position stratégique) où les murs sont (ou étaient) couverts de plaques d'or, et dont les bâtiments ou les jardins abritaient des "statues" ou objets de petites à grandes tailles en or et en argent.
Pour ma part je n'ai guère de doute quant à la réalité de fond de cette affiramtion légendaire.
Pourquoi? Parceque des cités NON mythiques de grandes dimensions ont été trouvées et que des cités comme Vilcashuaman, Pachacamac ou Cusco livrèrent aux Espagnols de belles quantité de ces métaux car elles les possédaient et les affichaient ostensiblement.
Parce que l'on a continué à en trouver (notamment à Sipan et Sican).
Parce que les découvertes réalisées depuis peu, nous font découvrir de nouveaux aspects des cultures, comme la Dame de Cao qui recadre la relation homme femme sur le plan de la haute hierarchie et des possessions. Parce que des affaires de traficants de pièces anciennes et notamment en or continue de défrayer la chronique avec des échecs et des succès en matière de récupération de ces patrimoines grâce aux nouveaux accords internationaux.

Certains affirment que si grande quantité fut envoyée à Caxamarca ou Cajamarca pour tenter de sauver Atahualpa, d'autres populations cachèrent leurs ors pour arrêter le pillage des conquistadores. Ce qui fut d'ailleurs le sentiment de Hernando Pizarro au sujet d'une partie de l'or de Pachacamac qu'on lui aurait caché, car des traces de ces objets non récupérés auraient été décées par ses hommes et lui.
Parce que tous n'étaient pas pressé de payer la rançon d' Atahualpa, ce qui était le cas des incas et gens du Sud.
Parce que même Manco Inca trouva refuge dans des cités aux alentours de Cusco et en jungle de montagne. On évoque les Cités de Vilcabamba, Espiritu Pampa Vitcos et autres.

Alors Païtiti à Kimbiri ? je ne pense pas. Même si c'est très probablement une formidable découverte qui ouvrira encore le champs de nos connaissances sur les cultures incas ou précédents celles-ci. Ce dont je me réjouis pleinement.

Guy Vanackeren










vendredi 6 juillet 2007

Cusi Yupanqui devient Pachacutec "Le Réformateur"

Mais Cusi Yupanqui est alerté par ses espions. Il tend une contre embuscade à Urco et le tue en combat singulier. Il ne reste plus à l'Inca Wiracocha devant l'impressionnante pression du peuple que de désigner alors à Cusi Yupanqui comme dixième Inca. Lequel prendra alors le nom de Pachacutec. Mais jugeant que l'exitence même seulement dans les mémoires d'urcos est une indignité, il fait retirer son nom de tous elements officiels, interdit même que l'on prononce encore son nom et lui dénie le fait d'avoir été neuvième Inca.

Pour lui Urco n'en n'a jamais été digne et par conséquent ne l'a jamais été. Le neuvième Inca ce sera lui Cusi Yupanqui devenu Pachacutec le réformateur, il prend pour femme une jeune et belle ñusta de Choco et qui portera pour nom Mama Anahuarke. il se déclarera comme son peuple fils du Soleil ou "Intipchurin". Soucieux de ne plus voir la capitale menacée par des troupes ennemies il décide d'étendre les territoires et s'assure pour ce faire la collaboration d'autres de ses frères et officiers, vassaux et nouveaux vassalisés, galvanisés par les victoires, que Pachacutec sait auréoler d'une volonté et d'une force divine. Lors d'une de ses campagne son père décède. Il reviendra pour les obsèques qu'il fera en grande pompe.

Très marqué par l'audace qu'avait eut les Chancas et leurs alliés de s'attaquer au royaume Inca, Pachacutec parcours la capitale et le royaume d'un oeil très critique. Il déplore, le laisser aller généralisé, le manque de structure d'urbanisation, de prestige.

Il juge que pour être respectés comme il se doit les Incas doivent vivre dans une ville splendide, admirée de tous. Il décide de redessiner la ville tant que faire se peut, de l'embellir, d'y faire construire des temples maginfiques. il faut que la capitale inca soit la plus somptueuse, la plus impressionannte qu'ait jamais vu tout inca et non inca dans sa vie, voire dans ses plus grand rêves.

Elle aura de façon marquée la forme d'un puma, symbole de la force de l'Empire qu'il possède déjà pour une part et qu'il va conquérir et que vont conquérir ses fils et les fils de ceux-ci après lui.
Car il comprit vite que le danger d’invasion de Cusco dépendrait d’une part de sa réputation d’autre part de la distance des frontières du royaume par rapport à elle. Il décida que ce risque devait être le plus éloigné et que par conséquent le royaume devait rapidement croître en extension à la taille d’un empire. Il veut réformer le monde le transformer, le mettre à l’aulne Inca. Sa vision est globale. Il veut tout et rapidement. Sa capitale doit rassembler les siens et les palais doivent être grand comme des petites villes abritant comme il se doit tous les hauts lignages de sa famille. La ville doit être magnifique. Nul ne doit avoir vu pareille splendeur ailleurs ! Il convoque les meilleurs ingénieurs, les meilleurs architectes, ses meilleurs officiers, ses vassaux de la région, les prêtres et les dieux aussi pour cette tâche.

Cusco doit être la représentation de la force, celle du puma que tous doivent craindre, la connaissance, l’intelligence et la sagesse du serpent son nom doit briller au firmament où plane le condor sous les rayons de l’astre empereur « Inti ».
Il a besoin de l’aide de tous. Il doit convaincre, séduire, s’allier les voisins et chefs même les plus éloigner, menacer, corrompre s’il le faut. Il doit être obéit par conviction, loyauté, intérêt ou par crainte, peu importe mais obéit !

Il réalise vite que la construction d’une capitale de ces caractéristiques et dans le même temps d’un royaume voire d’un empire est une entreprise colossale presque impossible. S’il le fait, ou fait croire qu’il l’a fait, la gloire des Incas n’en sera que plus impressionnante.

Pachacutec, vu la dimension de son projet, doit prendre des raccourcis. Il envoie ses armées dans différentes régions. Il arrive de la sorte à soumettre pas mal de populations parfois même sans combattre. Mais, il faut assurer le contrôle de ces régions à peine acquise. Il faut donc construire des garnisons de surveillance et des relais de réapprovisionnement pour ses troupes. On construit ici, on se fait offrir là et on transforme, adapte pour donner un aspect Inca à ce qui à la base ne l’est pas. Etc. Et ce que ce soit en région andine, côtière ou amazonienne. Il s’attaque à la Vallée Sacrée déjà en partie dominée par son père Wiracocha. Il s’assure les bons services d’un valeureux général appelé Ollanta.

Celui-ci fait merveille dans toute campagne militaire. C’est lui qui sera charger de verrouiller les vallées et surveiller tout ce qui vient d’Amazonie que ce soit par le fleuve Urubamba ou par l’autre vallée où il fait construire d’innombrable terrasses de cultures et des marka et colca pour engranger les surplus en hauteur hors d’atteinte des convoitises.

De chaque côté il fait construire des cités ou en tous cas adapter des existantes si existante il y a avec des postes et relais, des greniers, des casernes, des cultures en terrasses et autres d’un côté Puma Marka, Huancane, et d’autres de l’autre Phuyu Patamarka, Warmi Warñusta, Machu Picchu etc.

Mais il faut aller plus loin dans les terres tant vers le Nord, le Sud que directement à l’Est. Il envoie des officiers, des curacas (des chefs), des amautas, et dès qu’il le peut il y fait connaître ses fils. Ses enfants seront d’ailleurs pour ce faire élevés à la dure comme lui-même le fut. Il en fera des hommes de trempe, des officiers.

Ce sera le cas de Amaru le bon, Tupac Yupanqui et les autres.
Pachacutec ne veut pas prendre le risque de ce qu'à sa mort tout retourne à rien.
Il prépare son aîné Amaru, le fait instruire à rythme forcé, lui fait accumuler les responsabilités.
Bientôt, il le fait désigner comme son successeur. Et puis lui demande de co-régner avec lui.
Amaru bien que fils très obéissant, implore son père de n'en rien faire, il ne se sent ni pret, ni fait pour cette charge.
Pachacutec, l'enjoint alors de faire un essai. Si l'appétit peu venir en mangeant, il en sera peut-être de même pour le pouvoir absolu.
Il lui donne les marques de sa fonctions, lui permet de se faire construire, à Cusco, un palais de grandes dimensions, au point qu'on l'appelle Hatun Cancha (Grand palais).
Mais, il faut aussi tout contrôler et à tout prix. Les clés de ce contrôle : une armée très mobile, des espions partout, des ponts, des routes et sentiers permettant d’aller jusqu’aux confins du royaume, des responsables de ces routes, ponts et autres postes de contrôles, des cités mixtes (étrangères et incas), des greniers, des canalisations d’amenée d’eau à usage domestique ou d’irrigation.
Mais, la réputation, la gloire, l'autorité de Pachacutec sont au paroxysme.
La comparaison avec lui est écrasante pour n'importe qui. Nul n'ose s'opposer à lui.
Nombreux sont ceux qui tremblent dès qu'ils sont en sa présence, d'autant qu'il est d'une sévérité et d'une exigeance impressionnantes.
Il ne passe rien à Amaru. Qui n'en peut plus d'essayer de satisfaire son père et d'essayer de se hisser à un niveau acceptable par rapport à lui,pour lui et les autres. Mais c'est peine perdue!

D'autant que les affaires de l'Etat et de son extension, et son contrôle doivent continuer.
Partout doit flotter la bannière Inca:
Il faut aller le plus loin possible. Il envoie ses généraux et ses autres fils dont son fils Tupac Yupanqui.
Ce dernier loin de l'oeil inquisiteur et un rien castrateur de son père s'en donne à coeur joie. Trop heureux de ne pas être dans les sandales de son frère aîné, Tupac est jeune, fort et très doué de surcroit, il part dans toutes les directions dans des expéditions comme on n’en a jamais vu, plus folles les unes que les autres aux fins fonds de la forêt, plus au Nord par cabotage que nul n’a été, et même beaucoup plus loin que ne porte la vue vers l’Ouest où se termine l’océan. Tupac Yupanqui est un explorateur né, un meneur d’expédition sans égal, un stratège et un officier de génie !

Il est fils du Sapa Inka ce qui lui donne une autorité plus que notable, mais en plus il est meneur d'hommes né, et il réussit tout. Rien ne lui résiste.
D'un autre côté son père est tenu de se rendre à l'évidence, Amaru n'y arrive pas. Il n'a pas la carrure et ne l'aura jamais. Mais, des échos multiples lui parviennent des prouesse de son second fils Tupac Yupanqui. Il fait appeler ainsi que Amaru. Il lui fait savoir qu'il accède à son renoncement et que c'est son cadet qui sera co-régnant. Amaru qui s'est donné sans compter demande à pouvoir lui aussi jauger celui qui prendra sa place. On lui fait savoir qu'il fait jeûne, il est en recueillement de purification. Lorsqu'il pénètre dans la salle où Tupac Yupanqui. Amaru est stupéfait de l'aura que dégage son jeune frère. Sa majesté, sa force, sa maitrise le cloue sur place. Il tombe à genoux et lui manifeste sa loyauté et sa vassalité.

Mais si Tupac a accepté cette charge, il sait que la chape autoritaire de son père et les exigences de son entourrage risquent de saper tout son potentiel.
Aussi, prenant argument de problèmes à résoudre aux quatres coins de l'empire, Il mène des expéditions en amazonie. Il s’assure très vite les services de tribus nomades, mais aussi découvre des villes et villages, des lieux retranchés, qu’il occupe et fortifie aussi vite tout en incorporant part des hommes et femmes de ces populations dans son armée ou sa suite.

Tout ne va pas sans mal loin de là. Certaines populations si habituées à l’isolement ou aux affrontement automatiques avec les autres restent très farouches et s’avèrent de très sévères adversaires dans leurs territoires. Le nomadisme de part d’entre ces populations guerrières pourrait d’ailleurs représenter une menace si celui-ci remontait trop vers l’intérieur des terres. Il faut juste contrôler la chose assurer aux « tribus » amies la protection Incas.
Il assure de la nécessité de ce qui existe au loin, le danger comme l'intérêt peut venir de contrées inconnues et lointaines. Il emmene ses hommes dans des expéditions de remise de l'ordre, d'expansion et de découvertes maritime et terrestre comme nul n'avait encore osé le faire avant lui.

Sur la côte des navigateurs étrangers ont captivé son attention. Ils prétendent venir de très très loin. Et les Chinchas de la côte confirment que ce ne sont pas des imposteurs ce que se posent comme question le jeune Inca et ses hommes. Il installe sa femme et ses enfants sur la côte dans le Nord pour qu'ils l'attendent.

Pour finir, il se décide à entamer ces navigations utilisant les connaissances des Chinchas en matières de constructions d'embarcations et de navigation et emmènent ceux qui se sont vantés avoir fait grande navigation comme pilotes. Et gare s'ils leur ont menti!

Le cabotage jusqu'au-delà de Panama, les a renforcé dans leur intérêt pour ces expéditions océanographiques, politiques et commerciales. Il a faity grand profit et a ramener des choses qui accroissent ses richesses et celles de ses hommes, ainsi que leur notoriété. Il laisse chaque fois tout à la garde de sa femme, de sees enfants et des hommes et femmes qu'il a laissé pour leur sécurité.

Mais il pense frapper un plus grand coup encore.
Plus de cabotage cette fois, c'est à la portée de n'importe quels bons marins.
Non cette fois, il partira en haute mer vers le sud-ouest.
Il constitue une flotte impressionnante. Et fait embarquer une armée de plusieurs milliers d'hommes sur plus de deux cents embarcations.

Et un jour, c'est le grand départ. après quelques heures ils finissent par disparaitre engloutis par l'horizon.
Sur le continent, le scepticisme a soudain fait place aux croyances dans les contes des marins et des marchands de la côte.

C'est pure folie,même avecune armée de cette taille et autant d'embarcation. La Mamacocha est si vaste et peut avoir de telles colères que nul ne peut la défier impunément. O Certes, ils lui ont fait des offrandes, lui ont demandé la permission de la traverser.

Elle eut l'air d'accepter ces dernières. Mais qu'en sera-t-il au bout du compte ?
Certains déclarent qu'ils seront de retour penauds, au bout de quelques jours à peine.
Mais les semaines passent, deux, trois, quatre, cinq, dix, quinze, vingt, ... rien, ...plus rien.

Si l'inquiétude se fait de plus en plus pesante, auprès de l'épouse de Tupac, de ses enfants et des leurs.
Certains commencent à y voir de nouvelles possibilités pour une autre succession et de nouveaux intérêts potentiels, d'autant que les semaines continuent de s'égréner comme pour donner raison aux plus pessimistes.

Pachacutec ne rajeuni pas et reste fort occupé par la gestion de l'empire la remodelation de la capitale, de l'Etat.

Sur la côte chez les fidèles, même les pêches les meilleures, et Dieu sait si la mer est poissonneuse en cette région, laisse un goût étrange, comme celui d'un deuil qu'on ne pourra jamais faire faute de jamais revoir les corps de ces milliers d'homme et du jeune dauphin.

A suivre...

Guy Vanackeren

Le Sapa Inca Wiracocha, sa favorite Churi Cumpi, et leurs enfants Urco, Suksu et les Chancas

Pachacutec, Cusi Yupanqui,
La panaca de Manco Capac vécu dans l'Inticancha ou domaine du Soleil, temple du Soleil et maisons avoisinantes. Provenant du Collasuyo, le nom de tambo des Collabinos ou gens du Colla resta acollé au lignage ou "panaca" illustre.
L'auqui (prince) Hatun Topa (ou Hatun Tupa'), fut choisi par l' Inca Yahuar Huacac pour devenir son successeur. Lorsqu'il ceignit la "borla" ou"mascapaicha", sorte de courone inca, il prit le nom de Viracocha Inca et choisit comme reine légitime et première épouse coya una ñusta appelée Mama Runtu originaire de la région de Anta. Elle donna plusieurs fils à l'Inca;parmi eux: Inca Roca, Tupa Yupanqui, Cusi Yupanqui (Pachacutec) y Capac Yupanqui.
Le 3e fils que l'Inca ou l'empereur Wiracocha eut avec la "Coya" ou l'impératrice Mama Runtu, dame d' Anta est né comme ses frères direct dans l'enceinte du Cusi Kancha (nom qui pourrait se traduire par "maison de l'allégresse, de la fête"), grande maison, grand domaine,donnant sur l'Inti Pampa ou place du Soleil en face de l'entrée du Koricancha ou temple des parois d'or où se trouvent réunis divers temples comme ceux de de la Foudre et du Tonnerre, des Etoiles, de la Lune et du Soleil autant d'entités divinisées par les Hatuns runas "les grands hommes" sujets de l'Inca.

Dans ce quartier noble et religieux, Mama Runtu éleva ses enfants "impériaux" dans une disciplines strictes, religieuse, austère. Elle voulait en faire des hommes modestes, mais résistants, forts, intègres au caractère bien trempé. Pas de jouet ou peu dès la prime enfance, baignés à l'eau froide (et à Cusco Dieu sait si cela peut signifier stoïcisime), l'enseignement de l'humanité et la considération rapprochée pour les plus démunis, les moins valides, les nains, les difformes qui sont par ailleurs un des premiers soucis de la "Coya". Ils doivent aussi passer par toutes les étapes de la vie, ses fils dont le troisième "Cusi Yupanqui" iront aussi très jeunes, garder les troupeaux de llamas et autres alpagas dans la plaine ou en montagne, chasser, étudier avec les amauta les plus exigeant, apprendre le métiers de soldats, de sous-officiers, puis d'officiers avec des militaires aguérris ne leur épargnant rien, plus entrain à leur donner double exercice qu'un quelconque favoritisme.
Cusi Yupanqui et ses frères passent d'ailleurs haut la main les épreuves du "Warachikui" série d'épreuves évaluant la force, l'endurance, l'habileté, le courage, la rapidité, l'intelligence, des candidats. Très bien entrainés, ils réussissent tout: les courses d'endurance de plusieurs kilomètres sur petits sentiers de montagne, monter et passser les ponts mobiles, passer les autres obstacles, les luttes en corps à corps ou en groupes, etc. Cusi Yupanqui est souvent le mieux placé.
Tandis que sa mère, la "Coya" gardera toujours, une position de "reine" un peu mélancolique, au maintient sérieux, droite, austère, ignorant les fastes, les fêtes, la ripaille, les danses.

Son père l'Inca Wiracocha se partage entre les obligations de cour, celle d'Etat, les conflits avec les groupes voisins ou plus éloignés. Les courtisans et courtisanes. Parmi lesquelles sa favorite Churi Cumpi dont il aura deux garçons Urco et Suksu.

Celle-ci est manipulatrice, intrigante, belle, amante experte, elle comble l'Inca d'attention, le grise, de parfums, de superbes vêtements, de bijoux, de fastes, de danses, d'elle et de ses fils.
Car elle sait que si la loi de succession automatique désigne le premier fils de la Coya comme dauphin, fils héritier de l'Empereur, elle table sur le fait que cette loi peut ne pas être appliquée et remplacée par la faculté de l'empereur de désigner lui même tout autre fils même d'une concubine pour successeur.

Elle est non seulement l'opposé de la Coya, de la reine, mais encore sa rivale farouche, déterminée et d'une constance sans faille sur le court, le moyen et le long terme.

Laquelle courtisane et intrigante s'arrangera pour que l'inca vieillissant ne voit plus qu'elle et ses enfants qui grandissent et guère en bien. Mais le vieux monarque est aveuglé par sa concubine et ses rejetons quelle encense, adule, loue à tout va. Dont elle justifie toutes le fautes, fait réaliser tous les caprices, qu'elle pourri. Elle en fait des intrigants, bouffi de prétention, avides d'honneurs, de flatteries, mais aussi empâté et couards. Craignant une opposition marquée de la population et d'une partie de la noblesse contre ses fils à la mort de l'Inca et une âpre bataille pour la succession de ce dernier, elle profitera du peu d'autorité qu'il reste à Wiracocha pour assurer de son vivant le devenir de ses garçons.

Wiracocha lui cède en tout au point que Urco est non seulement désigné fils héritier mais en plus est élevé à la dignité d'Inca co-règnant et Suksu de chef de la lignée familiale qui prendra son nom comme Suksu Panaca. C'est donc trop tard, ils sont investis nuls ne pourra les défaire.

La réputation de décadence est telle, qu'elle redonne courage aux ennemis de Wiracocha et de son peuple. Les voilà qui se regroupent et forment une formidable armée. Dont nul ne voit une possibilité pour les Incas de vaincre. Ils seront à ne pas douter, écrasés, massacrés et les survivants réduits au servage. C'est à peu près le langage que l'envoyé des Chancas porte à Wiracocha.

Wiracocha se trouvant trop vieux pour mener à bien une campagne militaire et surtout de cette envergure veut abdiquer tout à fait en faveur d'Urco qu'il règle les choses avec les Chancas.
Ceux-ci exigent d'eux qu'ils prêtent obédience aux Chancas et que les Incas deviennent donc leur vassaux, leurs payants de lourds tribus. Wiracocha autrefois vaillant guerrier s'en remet à ses fils qui accèptent de se soumettre aux Chancas sans combattre. ils conserveront alors leurs titres et avantages et seront les intermédiaires entre les Chancas dominant et le reste de la population. Il faut toute fois que la cour Inca quitte la capìtale.

Churi Cumpi convaincra le vieil Inca de se retirer avec elle et leurs fils ainsi que toute une cour à sa dévotion dans le fameux petit village où les Caytos lui avaient construit un palais, des temples et dépendances etc Toute une cité. Celle-ci est bien en retrait sur un plateau qui domine la Vallée Sacrée et le fleuve Wilcamayu. Le site est superbe et domine la Vallée Sacrée possède des sorties en multiples directions. Il est pourvu de tout ce qui est nécessaire: immenses terrasses de culture pourvues de terres fertiles, bien ventilées et irriguées par des canaux qui apportent de l'eau en abondance. Les agriculteurs de la zone produisant d'ailleurs pommes de terre et sara sara (maïs) réputés dans la région. Des chaskis le tiendront au courant de l'évolution des choses, tandis qu'il bénéficiera des avantage de cette retraite dorée, avec paysages magnifiques, bains, courtisans, courtisanes, prêtres, agriculteurs, pages, serviteurs, servantes, esclaves, soldats, officiers de hauts rangs.

Considérant que le lieu où réside l'Inca est le nombril du monde qu'il dirige. On rebaptisera la cité "petit Cusco" ou "Huchuy Cusco" écrit aussi selon les auteurs Uchuy Cuscu ou Juchuy Q'osqo. Il fera agrandir la cité et s'y installera et y restera jusqu'à la fin de ses jours.

Il n'y a pas de calculs savant à faire les Chancas ont une armée 4 ou 5 fois plus importante en nombre de soldats et officiers, ils sont supérieurement armés et s'entrainent depuis de longs mois à la guerre...

Ils ont décidé que l'on parlera désormais du Royaume ou de l'Empire Chancas et on évoquera plus les incas et autres quechuas que comme esclaves ou vassaux soumis des grands chancas.
Leurs femmes seront les leurs, leurs palais, leurs champs, leurs temples aussi.

Mais, du côté des Incas et des Quechuas, des officiers supérieurs, des groupes de soldats incas ne veulent point se résoudre à pareille incurie, à semblable déshonneur, parmi eux se trouve Cusi Yupanqui, fils de Wiracocha et de la coya la reine Mama Runtu, et ses frères directs. Il devient vite un des défenseurs les plus déterminés, à l'esprit vif, incisif de stratégie nouvelle d'une audace folle. La situation est désespérée c'est vrai. Mais, il faut tenter le tout pour le tout, oser ce dont personne ne les croit cvapables.

Il provoque un enthousiasme rageur et presque suicidaire de la part de nombre d'habitants de la capitales et notamment d'une ñusta Chañan Coricoa qui se battra dans les ruelles du quartier de Chocoscachona pour défendre la ville. Dans la plaine où il sait que les troupes ennemies viendront pour les humilier et les écraser.

Cusi devient alors hyper actifs, il a une idée par seconde. Ses ordres fusent. Nul ne réfléchit plus on obéit au seul espoir auquel on peut se raccrocher, même s'il a des accents funèbres. Enterrer des soldats sous une faible couche de terre et quelques branchages. Là ils attendront le signal.
Que les porteurs de bannières qui indiquent les sortes de manipules divisant les armées par groupes de centaines d'hommes, s'approchent. Qu'ils remplace les hampes de ces bannières pàr d'autres du double de leur hauteur et qu'ils accrochent deux voire trois bannières par hampe.
Sur les crètes des montagnes de part et d'autres de la paline de la rencontre que l'on amasse des tas de terre et de pierre et qu'on les revêtissent d'uncus ou tuniques de soldats.

Hommes femmes dans une fièvre qui ignore peine, sommeil ou mème froid, travaillent d'arrache pied. Les femmes confectionnent tuniques, munitions, bannières, les hommes, amassent les munitions, confectionnent des armes, des porras, des macanas, des arcs, et tout ce que commande Cusi.
Petit à petit certaines parties du plan commencent à être comprises d'officiers, de nobles, de certains de ses frères.

A Huchuy Cusco des messagers sont parvenus comme partout ailleurs pour demander l'aide de toute personne valide car la défgense va se faire et elle sera trés rude. Wiracocha est abattu et très las. Urco et Suksu, comme leur mère ne veulent rien savoir. Les Chancas ont promis que s'ils se rendaient et ne leurs faisaient pas obstruction , ils les maintiendraient à des postes de hauts gouverneurs.

Certains n'y tiennent plus et préfèrent risquer leur vie que de rester cachés, tout en faisant malgré tout bonne chair, tandis que les autres risquent tout pour eux. Même l'épouse d'Urco, une certaine Anahuarque, ne supporte plus de suivre des pleutres. Bien qu'elle sache qu'elle risque une mise à mort infamante de la part de l'ennemi comme ordonnée par son propre époux une fois reprise. Elle s'enfui et rejoint Cusi Yupanqui. Les échos de la colère d'Urco, ne leur laissent aucune illusion sur les intentions de ce dernier en ce qui les concerne. Il a étégravement baffoué par cette action.

Mais pour le moment même si un frisson parcours les échines des plus aguérris lorsque Anahuarque parait. Pensant au sort qui risque de lui être réservé, il n'y a pas de temps à perdre.

La résistance s'organise. on se masse, se graisse les muscles. Les peintures et autres attributs de guerre viennent renforcer les parures de guerre.

On invoquent les Dieux et les Esprits. On a travaillé toute la nuit, pour positionner des soldats, les monticules, des bannières aussi. Les hommes enterrés malgré leurs tuniques et leurs capes sont gelés, le froid du sol les transperce jusqu'aux os. On attend les Chancas. Et si l'on tremble, on doit se persuader que ce n'est que de froid.

Lorsque l'aube arrive, un peu de chaleur enfin ragaillardi les corps engourdis.
L'attente est longue très longue. Une sorte de bourdonnement semblent affecter nombres d'oreilles. La vue n'est pas nette. Serait-ce?...
Oui, ils arrivent. Les Chancas Sont là !

Cusi Yupanqui, gardera le rôle principale. Bien qu'il fasse plutôt figure de cadet. Mais, nul ne penserait à cet instant à le lui faire observer.
Il fait un premier signe et un groupe de soldats l'entourrent ainso qu'un porte étendard.
Il grimpe, sur la partie la plus élevée de la colline qui borde la plaine.
Anahuarque, de nombreuses autres femmes, des esclaves et des enfants barrent cette dernière comme s'ils composaient l'armée inca venue resister .. ou se rendre.

Le chef Chancas arrangue ses hommes. Regardez, ils ne sont que le fantôme d'une armée. Où ils tomberont à genoux à nos premiers cris de guerre ou ils seront écrasés sans merci sous nos massues et nos casse-têtes.

Les Chancas, s'engagent dans la plaine en une course de petite foulée, ils évitent les nombreux branchages épars. Et s'approchent, s'approchent encore de la barrière des femmes, des enfants et des esclaves. Ils ne tarderont pas longtemps à se rendre comptes de la supercherie.
Mais soudain, des conques marines se font entendre sur le sommet de la colline la plus proche du large défilé.
Là au sommet, un Inca et ses aides de camps!
Ce dernier ne semble gère s'intéresser à eux. Il s'est tourné dans la direction du soleil levant les bras levés vers l'astre resplendissant.
La zone jouit d'une accoustique qui produit de remarquables échos.
La voix de l'Inca résonne entre coupée comme des coups de tonnerre.
Les troupes Chancas se sont figée un instant. Elles tendent l'oreille.
Incrédules elles entendent cet Inca invoquer Inti tayta son père Soleil, lui demander de montrer sa puissance, et la volonté qu'il a de faire régner ses fils Incas et de balayer les larves visqueuses chancas en si grand nombre.
"Si la force est aussi dans le nombre" s'exclame-t-il "montre ta puissance et donne moi le pouvoir de transformer les pierres en invincibles soldats et permets moi d'écraser ces chiens sous un fleuve de sang et de douleurs". A ce moment l'air se met à trembler, des roulements de wankaras grand tambours assourdissant grondent et rebondissent en echos sans fin sur les parois. Le sol soudain semble bouger comme la mer. Des soldats chancas tombent en hurlant. Des Macanas tranchantes comme des rasoirs ont surgis du sol des branchages, les frappant dans les jambes, les bas ventre. Des pierres sifflent de partout, des clameurs montent de derrière les collines où des centaines de soldats allignés semblaient figés. Mais voilà que des centaines, de milliers de soldats émergent en lignent. Les officiers comme les soldats tentent de les dénombrer en comptant les bannières.
Elles sont innombrables! On les a trompé les Incas et les Quechuas ont réuni une armée non seulement en rien inférieur mais bien supérieur en nombre et ils sont pris dans une nasse. Qui va certainement se refermer sur eux. Ils doivent absolument en sortir avant qu'il ne soit trop tard. Les clameurs redoublent et les soldats dévalents les flancs des collines avec des cris, des menaces, des insultes terribles.
Chez les Chancas contre toute attente fuient en déroute et ceux qui se font rattraper souvent après avoir tout jettés derrière eux, sont taillés en pièce.
Quelques uns, désorienté se trompent de sens et se jettent sur la barrière des femmes, des enfants et des esclaves. mais ces derniers sont galvanisés par la tournure des événements, la peur qui leur a tordus les entrailles depuis tant d'heures et la haine pour ceux qui les avaient menacés de tant d'avanies.

Cusi Yupanqui, ses frères, les officiers déterminés et les troupes ainsi que part de la populations de la ville non seulement sauve la capitale mais inflige une défaite cuisante aux Chancas qu'il écrase, poursuivants, harcelant même les fuyards qui hurlent eux aussi mais d'épouvante.

Dans une plaine, les Incas en massacre tellement qu'on rebaptisera l'endroit Yawar Pampa, la plaine du sang.
Cusco est sauvée, le royaume Inca, les quechuas sont non seulement hors de danger. Mais le renom de leur force, de la puissance de leurs dieux, des prodiges qu'ils réalisent et de leur férocité au combat s'est répandu comme trainée de poudre.Bientôt à Cusco, comme à Huchuy Cusco et dans toute la région.

Bientôt à Cusco, comme à Huchuy Cusco et dans toute la région, l'incroyable nouvelle s'est répandue. La joie et la fierté explosent.

La popularité de Cusi Yupanqui est alors sans borne. Rayonnant de bonheur et porté par les "Ayo" (sorte de viva) de la foule, revient remettre les "lauriers de la victoire à son père" . Mais l'inca sous le regard insistant de sa concubine demande que cet honneur soit remi à Urco. Ce qui est très mal perçu par tous. Le renom de Cusi Yupanqui devient alors tel que nul n'imagine autre que lui comme nouvel Inca.

Urco n'apprécie guère et tend une embuscade pour éliminer ce rival potentiel.

A suivre...

Guy Vanackeren