mardi 22 janvier 2008

Sur les traces de Païtiti l'Eldorado au Pérou




En janvier 2008 Guillermo Torres Alcalde (Maire)de la commune de Kimbiri du departement de Cusco annonçait la découverte, le 29 décembre 2007, de murs de pierre, d'une importante cité enfouie depuis longtemps sous une végétation dense. Cette ville serait si importante selon lui qu'il pourrait être question d'une partie de la légendaire Païtiti, l'Eldorado cherché pendant des siècles par de nombreux conquistadors, explorateurs, archéologues et aventuriers.

L'information est diffusée notamment par "Andina" Agence de presse péruvienne: Les vestiges trouvés se situeraient dans la Vallée creusée par les fleuves Apurimac et Ene, non loin du lieu de vie de la communauté paysanne "Union Vista Alegre" de "Lobo Tahuantinsuyo". Cette partie retrouvée couvrirait une superficie de 40 hectares et porterait le nom de "Manco Pata", "Manco" du nom du premier Inca de la dynastie préhispanique et du premier "intronisé" et manipulé par les Espagnols des Pizarro avant que ce dernier ne se rebelle.

Mais, pourrait-il réellement être question du mythique Eldorado de Païtiti ?
En fait "El Dorado" était un homme, important qui était lors d'une cérémonie particulière recouvert de poussière d'or et devenait alors "Le Doré" "El Dorado"!
Ce "luxe" laissait entendre que la population dont question et le lieu où elle vivait ou procédait à ces cérémonies, devait être riche en or pour pouvoir se permettre ce genre de particularités.

Tandis que Païtiti situerait pour nombre de chercheurs: un lieu.

Après les découvertes des possessions en or et argent de l'Asie du Vénitien Marco Polo (né le 15 septembre 1254> décédé le 8 janvier 1324, et fit son premier voyage avec son père Niccolo et son oncle Matteo en 1271), les rêves que ses écrits dans son "Livre des Merveilles" suscitent par l'obligation d'imaginer des civilisations et cultures à la fois immensément riches, raffinées, aux connaissances surprenantes, mais pouvant aussi être aussi cruelles que les populations et ordres européens, les possibilités commerciales impresionnantes, tout semble avoir été dit ou presque.

Deux siècles plus tard, en 1492, un Génois Cristobal Colombo(christophe Colomb), découvre une route maritime vers l'ouest qui pense-t-il le fait également arriver en asie et plus précisément aux Indes par ... l'Est de celle-ci.
Il trouve relativement peu d'or, mais augure qu'il doit y en avoir de grandes quantités à trouver puisque l'Asie en serait riche. sa découverte est révolutionnaire!

C'est d'abord Hernan Cortez lorsqu'il découvre la somptueuse ville de Tenochtitlan dirigée par le monarque Moctezuma qui confirmera l'existence de trésors considérables, de civilisations et cultures aussi riches, raffinées aux édifices étonnants, réalisant une gestion remarquable de l'eau, populations généreuses mais parfois aussi cruelles que les européennes sur ce qui est en réalité un autre continent que l'Asie.

En 1527/28 Francisco Pizarro et ses hommes ont un premier contact avec un autre empire prometteur.
En 1531, il débute sa conquête armée, en 1533 il se fait payer, pour Atahualpa, le jeune Inca qu'il a piégé, une rançon extraordinaire d'une salle remplie d'or et deux d'argent. La rançon arrive, mais Atahualpa n'est pas libèré, au contraire il est froidement exécuté après une parodie de jugement.

De l'or, il y en a beaucoup dans l'Empire du Tahuantinusyu surtout entre sa capitale Cusco et le Nord.
Cusco en possède énormément que l'on retrouve en plaques accrochées aux murs, en idoles dans les niches aveugles, en bijoux, en vaisselles aussi, en représentation de la vie humaine, animale et végétale dans différents palais et plus particulièrement dans les jardins du K'oricancha.

Mais, après avoir pillé les trésors qui étaient visibles ou facilement accessibles, à Pachacamac, Vilcashuaman, Cusco, avoir obtenu (ou non) sous la tortures, le menaces, les sévices, les assassinatsm l'or, l'argent, des revers de gestion et des dépenses exagérées font que les besoins se font toujours sentir. On veut encore plus d'or, plus d'argent et de richesses diverses.

En 1987, la côte Nord, après avoir appréhendé des pilleurs de tombes qui tentaient d'écouler des pièces d'or sous le manteau, révélait par l'intermédiaire de l'archéologue péruvien Walter Alva, la plus importante découverte funéraire archéologique (après celle du tombeau du jeune pharaon Toutankhamon)le complexe funéraire des Seigneurs de Sipan!

Dans la foulée, non loin de là, à Fereñafe, c'est l'archéologue Izumi Shimada qui mis au jour les somptueuses tombes des Seigneurs de Sican.

Les recherches des trésors et des cités perdues n'ont jamais vraiment cessé. Qu'elle soient l'oeuvre de pilleurs de tombes (responsables de la profanations de centaines de milliers de tombes et sites. Rien que dans la zone de batan Grande il y a plus de cent mille trous qui leurs sont attribués), ou d'aventuriers plus ou moins "en ordre d'autorisations ou pas" et d'archéologues.

On a cherché:
en Colombie qui avait aussi son lots de trésors comme en témoigne son musée de l'Or.
en Equateur
au Paraguay
au Brésil
en Bolivie
au Chili
en Argentine,
Mais, le constat désormais est que pratiquement toutes les pistes convergent vers le Pérou, les nouvelles comme les anciennes.

Les explorateurs et chercheurs modernes comme notre ami Greg Deyermenjian (membre de "The Explorers Club" de New York, de l'association Culturelle "Exploraciones Antisuyu" à Cusco, et du comité "Inkanato Yachaynin" d'Inka Llacta à Cusco-Ancahuasi et propriétaire du site www.paititi.com/search-for-paititi.html) qui a réalisé plus de 17 expéditions de recherches de cité perdue comme Païtiti, et est considéré comme expert par divers collègues, chercheurs et par diverses importantes chaines de télévision comme History Channel, continuent d'investiguer. Selon lui Païtiti se trouverait au Sud Est de Cusco et non à l'Ouest.

Mais, il ne se base pas uniquement sur des intuitions de chercheurs. Il se base aussi sur des documents de chroniqueurs tel Francisco de Montesinos.
Au sujet de la signification du mot Païtiti il nous écrit: "A mi concepto, parece mas probable un origen Guarani' (Pai = padre) y Quechua/Andina (titi = gato de montana), o algo relacionado" ce qui se traduit en gros par : "Selon ma conception, j etrouve plus probable une origine Guarani (Pai = Père) et Quechua/andin (titi = chat de montagne) ou quelque chose de relationné.

Des personnes parlant quechua (anciennement Runa Simi)pensent que le mot pourrait venir du quechua "Paikikin", "semblable à ...". De là l'idée de ce que cela signifierait que cette cité serait "semblable à...", "soeur...jumelle de..." fait du chemin dans certains esprits et certains écrits.

Pour ma part lors d'une navigation au travers du "Pongo de Mainique" sur le fleuve Alto Urubamba, ayant rencontré Juan Mauti membre d'une communauté Matsiguenga ou "Machiguenga" et parlant leur idiome, je lui ai demandé s'i Païtiti signifiait quelque chose en sa langue. Quelques peu embarrassé il répondit cela signifie "Le lieu où nous nous ...reproduisons".

Le Pérou est indéniablement un incroyable réservoir à surprises, les découvertes s'y succèdent dernièrement à grand rythme: Caral, découverte en 1905 et redécouverte par les investigations menées à partir de 1994 grâce aux travaux et datations de l'archéologue péruvienne Ruth Shady Solis, la découverte en 2001 de "Las Chicras" par l'archélogue Walter Tosso. La mise à jour de Cahuachi, développée par l'archéologue italien Giuseppe Orefici, et d'autres.

Les Cités sont plus extraordinaires les unes que les autres. Ce qui place "Païtiti" et sa légende en un niveau particulier. Car si elle existe, elle doit être extraordinaire aussi à un ou plusieurs égards.

Car, d'aucun y font référence comme la cité importante (par la taille et la position stratégique) où les murs sont (ou étaient) couverts de plaques d'or, et dont les bâtiments ou les jardins abritaient des "statues" ou objets de petites à grandes tailles en or et en argent.
Pour ma part je n'ai guère de doute quant à la réalité de fond de cette affiramtion légendaire.
Pourquoi? Parceque des cités NON mythiques de grandes dimensions ont été trouvées et que des cités comme Vilcashuaman, Pachacamac ou Cusco livrèrent aux Espagnols de belles quantité de ces métaux car elles les possédaient et les affichaient ostensiblement.
Parce que l'on a continué à en trouver (notamment à Sipan et Sican).
Parce que les découvertes réalisées depuis peu, nous font découvrir de nouveaux aspects des cultures, comme la Dame de Cao qui recadre la relation homme femme sur le plan de la haute hierarchie et des possessions. Parce que des affaires de traficants de pièces anciennes et notamment en or continue de défrayer la chronique avec des échecs et des succès en matière de récupération de ces patrimoines grâce aux nouveaux accords internationaux.

Certains affirment que si grande quantité fut envoyée à Caxamarca ou Cajamarca pour tenter de sauver Atahualpa, d'autres populations cachèrent leurs ors pour arrêter le pillage des conquistadores. Ce qui fut d'ailleurs le sentiment de Hernando Pizarro au sujet d'une partie de l'or de Pachacamac qu'on lui aurait caché, car des traces de ces objets non récupérés auraient été décées par ses hommes et lui.
Parce que tous n'étaient pas pressé de payer la rançon d' Atahualpa, ce qui était le cas des incas et gens du Sud.
Parce que même Manco Inca trouva refuge dans des cités aux alentours de Cusco et en jungle de montagne. On évoque les Cités de Vilcabamba, Espiritu Pampa Vitcos et autres.

Alors Païtiti à Kimbiri ? je ne pense pas. Même si c'est très probablement une formidable découverte qui ouvrira encore le champs de nos connaissances sur les cultures incas ou précédents celles-ci. Ce dont je me réjouis pleinement.

Guy Vanackeren










Aucun commentaire: